Patrimoine
Chapelle Saint Vincent
Située au Nord Est du village, il ne reste de la chapelle que quelques ruines préromanes du IX ou X ème siècle . Le premier texte connu, mentionnant l'édifice, est daté de 1339.
Construction préromane à nef unique très courte et chevet plat plus étroit , l'ensemble est construit en moellons irréguliers de calcaire :
- sont encore visibles ses 4 murs ,
- son chevet trapézoïdal légèrement dévié ,
- l'abside avec sa voûte en berceau outrepassé .
- La nef était probablement charpentée , sa couverture en plein cintre s'est effondrée
Le plan de la chapelle est habituel pour les églises préromanes du Roussillon:
- un petit édifice de 11,65 m de long
- une abside trapézoïdale.
- l'axe du chevet est décalé par rapport à celui de la nef
- l'abside est couverte d'une voûte en berceau outrepassé
- l'arc triomphal séparant la nef de l'abside
Une porte se trouve au sud , il y avait probablement une autre ouverture à l'ouest .
Église Saint Martin
Citée pour la première fois en 994, l 'église Saint Martin est une église romane à nef unique et abside semi-circulaire.Elle fut maintes fois remaniée, notamment aux 14ème et 15ème siècles
• Son imposant clocher-mur percé de quatre baies campanaires fut construit au XVIe siècle.
• Des arcs doubleaux en plein cintre
• La façade montre toujours des pierres tumulaires datant de 1342.
• Plaque funéraire près du portail à l’effigie de Guillem Gérard, mort en 1342
• A l'intérieur , elle renferme de remarquables retables : du Christ, de la Vierge et de la Passion (17ème siècle) ; le retable du maître-autel, du saint dédicataire de l’église, est une oeuvre réalisée en 1688 par le célèbre sculpteur perpignanais François N.
• A l’intérieur également : petite statuaire d’intérêt, quelques toiles et vitraux, une belle et sobre chaire classique et une imposante cuve baptismale en marbre blanc du XIIe ou XIIIe
Chapelle Saint Sébastien
Cette chapelle, incontestablement de lignée romane, bien que tardivement mentionnée dans les textes (1706), présente une nef unique fermée par une abside semi-circulaire percée d’une seule ouverture.
Le clocher-mur en brique rouge percé d’un oculus, est surmonté d’un pignon à baie campanaire unique.
L'entrée est fermée par un portail en bois protégé par une grille en fer forgé récente.
A l’intérieur : autel surmonté d’une sculpture du saint dédicataire , un étendard processionnel ,une verrière ,un notable Chemin de Croix et la tombe de la Famille Ville François, autrefois propriétaire des lieux.
Saint Sébastien, né d'un père narbonnais et d'une mère milanaise, s'engage, au début du 4e siècle, dans l'armée romaine pour aider les soldats dans la foi chrétienne.
Il est condamné par l'empereur Dioclétien à être exécuté par ses propres archers de la garde prétorienne qu'il commandait. Il survécut à ses blessures. Condamné de nouveau par l'empereur, il succomba à cette seconde exécution.
Entre le XIV ème et le XVII siècle, il représenta celui qui a survécu aux flèches et a permis de survivre à la peste. Il devint alors le saint protecteur de ce fléau.
C'est certainement l'épidémie de peste de 1648 qui a déclenché la construction de la chapelle. Il fallait remercier le saint d'avoir épargné le village et avoir une protection pour l'avenir.
Du XIVe siècle jusqu'à la Révolution, chaque village désire avoir un ermite, qui ne correspond pas du tout à l'image d'Epinal d'un être qui vit entièrement retiré de la société.
De nombreux religieux habitent des lieux de culte souvent désaffectés, après enquête et autorisation donnée par l'église.
Le candidat doit être célibataire, pieux, de bonnes mœurs. Il doit travailler, entretenir l'ermitage, prier, quêter mais aussi recevoir les pèlerins venus pour la fête annuelle.
Les ermites sont des éléments de la société roussillonnaise.
A la Révolution, une loi interdit l'occupation de lieux de cultes autre que l'église principale de chaque village.
Emmanuel TARDIEU, dernier ermite de la chapelle , quitta alors l'ermitage Saint Sébastien pour venir vivre au village. Il décèdera en Février 1793.
En 1790 les lois anticléricales supprimèrent tous les édifices religieux qui n'étaient pas des paroisses.
Durant le XIXe siècle la chapelle fut rachetée par un certain François Ville .
Aujourd'hui cet édifice est la propriété de la commune de Fourques
La Cellera
En Roussillon , comme dans l'ensemble de la Vieille Catalogne , le mas apparaît dès la deuxième moitié du XI ème siècle comme un élément essentiel de la mise en valeur du territoire et de l'occupation des sols .
- Le mas au milieu du XI ème siècle désigne une exploitation agricole familiale : c'est un ensemble de terres et de bâtiments sur lesquels pèse nombre de prélèvements fonciers et banaux ( impôts seigneuriaux ) .
Dès la fin du X ème siècle, le mas en tant qu'unité d'exploitation comprend , parmi les bâtiments annexes, un cellier qui est situé dans la cellera sur un espace consacré .
Or, la cellera a joué le rôle d'un noyau central , d'un pôle d'attraction de l'habitat paysan .
La relation ancienne entre le mas et le cellier est illustrée par de nombreux exemples .
On la note à Fourques :
- en effet en 1166 , à trois des quatre mansis (mas) dont les occupants tiennent des champs et des vergers , correspondent des celliers dont un document atteste qu'ils se trouvent dans la cellera .
Les celliers à l'origine bâtis par les paysans pour mettre à l'abri leurs récoltes des rapines seigneuriales se groupent dans un lieu commun fortifié la cellera ou castrum.
- La morphologie du village roussillonnais s'ordonne dès lors en zones concentriques emboîtées : la Cellera fortifiée en Castrum villageois .
La construction des Celleres a permis de combiner les exigences contradictoires de la dispersion des mas et de la centralisation (des récoltes ), pour un contrôle effectif plus efficace et plus strict des paysans par les seigneurs éclésisastiques ou laïcs .
Le village de Fourques était une possession de l'abbaye Sainte Marie d'Arles sur Tech , son église romane était dédiée à Saint Martin .
En 1188, l'abbé Robert II obtient d'Alphonse, roi d'Aragon, la permission de fortifier la paroisse de Saint-Martin de Fourques.
Il fit donc fortifier la cellera appelée Castrum dont subsistent aujourd'hui l'enceinte et la porte d'entrée .
Bibliographie:
Revue Persee – Aymat catafau
Les Celleres en Roussillon de Aymat Catafau
Monumentum